I-Bouque I: Pourquoi Napoléon ?

Pourquoi Napoléon?

Parce que le monde entier nous l’envie.

Son destin sort quelque peu de l'ordinaire: consul à vie à trente-trois ans, puis Empereur, faiseur et défaiseur de royaumes et de rois...
Sa vie grouille de faits intéressants avec leur datation précise, un régal pour l'étudiant.

Ce choix ne vous convient pas? et, comme Georges Brassens, « vous avez tout oublié des campagnes d’Austerlitz et de Waterloo... »
Peu me chaut, c’est moi qui décide, vous rétorquerait le Corse, avec son sens inné des relations humaines, mais qui a pour lui d’avoir joué une partie à la très pure élégance dont nous allons nous délecter.

Intéressant astrologiquement parlant, Napoléon est globalement peu sympathique: intelligent et efficace, certes, mais bouffi de défauts insupportables!
Egoïsme, vanité, insensibilité...

Et en même temps si désarmé et jaloux face à ceux dont il envie la naissance et l'aisance naturelle, comme Talleyrand... Nous éviterons les exclamations d’horreur ou d’admiration, nous contentant de disséquer le bonhomme et de dégager des règles d’interprétation.

De toute façon, il ne convient pas de le jauger à l’aune des valeurs de notre si vertueuse démocratie.
Ce militaire éduqué sous l’Ancien Régime accueillit avec intérêt la Révolution qui lui ouvrait de belles espérances (à quel grade mineur et dans quelle garnison aurait-il fini sans elle?).
Dès qu’il le put, il ramassa le pouvoir, pensant être le seul à pouvoir instiller un peu d’ordre dans cette pétaudière (sans doute n’avait-il pas complètement tort si l'on en juge son thème qui, comme nous le verrons, respire l’ordre et l’efficacité).

Il se crut hélas l’égal des demi-dieux de la mythologie, d'Alexandre et de Jules.
Grisé par les lectures de sa jeunesse solitaire, il a méprisé les autres et accumulé les erreurs. S'il sut au début profiter de ses périodes de chance pour s'élever, plus dure fut sa chute...

© Delemme 2005