I-Bouque I - Les bases du Grand Jeu - La notion de cycles

Leçon N° I:  La notion de cycles.

Une vie est pleine de hauts le coeur et de bas qui filent.
Hulysse de Lemme

L'existence, comme une pièce de théâtre, fourmille de rebondissements et de retournements imprévus, bénéfiques ou maléfiques, et la réalité dépasse bien souvent la fiction...

Lionel Jospin n'avait pas vraiment imaginé sa retraite anticipée de mai 2002, tandis qu'au même instant, un certain PDG, à qui la mégalomanie ne messied pas et qui n’était pas Bon, courait à sa perte sous nos yeux écarquillés: drôles de chutes tout de même!

Je précise aux générations futures que Lionel Jospin fut premier ministre d’un petit pays célèbre pour ses fromages, ses vins, ses droits de l’homme, son droit de veto et son astrologie chinoise. De l’autre personnage, dont le nom m'échappe, j'ai seulement souvenir qu'il réussit en peu de temps à transformer une pompe à fric centenaire, un fromage juteux et vénérable, une institution sans problèmes en une montagne de dettes (ou un abîme)... Un diplôme jamais ne remplacera le bon sens. Et jamais, ô grand jamais je n'aurais jamais confié mon entreprise à un homme ayant un tel thème. Du moins pendant cette décennie particulière.

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l’ancien volcan
Qu’on croyait trop vieux
.

Jacques Brel

Et le retour de l'incroyable Chirac, l'aviez-vous prévu? Moi oui... enfin presque. On a aussi vu dans le passé revenir sur leur trône le souriant Norodom Sihanouk ou le très gros Louis XVIII. Il y eut aussi le cas du bouledogue qu'on croyait foutu (Churchill) et qui vint sauver le monde en mâchonnant son cigare. Ou du chevalier de Villepin dont l'honneur fut ébranlé par les ris du monde entier pour avoir dissidou l'Assemblée... et qui, nonobstant, cinq ans plus tard, cheveux au vent, ferrailla noblement contre les plus vils spadassins sous les vivats du même public.

Mais alors, Saddam Hussein, me direz-vous? Nous étudierons son cas en temps voulu, avec les précautions d'usage (enceinte confinée, masque à gaz et pincettes obligatoires).

Quand la Mama de Napoléon ronchonnait "Pourvou qué ça doure!", elle savait bien que les bonnes choses n'ont qu'un temps, et vice-versa. Son fils croyait certes à la chance et choisissait ses généraux en fonction de leur réussite, comme avant lui les empereurs chinois, mais il n'avait pas bien compris que c'était cyclique: une meilleure connaissance du Grand Jeu l’eût rendu plus performant.

© Delemme 2005